Animation

Rôles joués par l’animateur

Rôle technique

Il joue dans un premier temps un rôle technique. En effet il doit être capable de faire fonctionner correctement le simulateur afin d’assurer le bon déroulement de la session pédagogique. Concrètement, l’animateur se chargera des opérations informatiques liées à la simulation. Il s’agit entre autre :

• Du lancement du programme
• De la saisie des données sur PC
• De l’exécution de la simulation
• Du paramétrage périodique du simulateur
• De l’édition des résultats sous diverses formes (documents imprimés, documents pdf etc.)

Rôle pédagogique

L’animateur est chargé de préciser les objectifs du jeu aux participants. Après avoir décrit le fonctionnement des entreprises, il définira le calendrier des opérations. Les documents de jeux seront introduits progressivement, en fonction du public.

Le calendrier devrait couvrir la fondation des entreprises et la simulation de 5 à 10 ans de la vie de ces entreprises. La session peut être étalée sur une longue période (1 ou 2 semestre) ou au contraire, de manière intensive sur quelques jours.

Les documents de jeu seront progressivement introduits, à un rythme qui dépendra des capacités du groupe.

L’animation pédagogique de chaque phase consiste à introduire, au fur et à mesure des besoins, de nouvelles notions. Il ne faut pas chercher à tout expliquer avant de commencer une session. En effet, la matière est très dense et complexe. D’autre part, un des buts essentiels du jeu de simulation consiste à encourager les participants à découvrir peu à peu la pratique de la gestion d’entreprise. Les participants éprouvent souvent de grandes difficultés en début de jeu. Ils ne sont pas confrontés à la résolution d’un problème classique, face à un énoncé clair et exhaustif, portant sur une matière préalablement expliquée et exercée et ne comportant qu’un nombre limité de solutions possibles. Dans les différentes phases du jeu, les participants se retrouve devant un problème complexe à résoudre, sans disposer d’énoncé ni de la connaissance complète de la théorie économique sous-jacente. C’est un peut désarmant au départ. Ils doivent en quelque sorte construire leur propre énoncé, puis par la suite trouver des solutions satisfaisantes. En effet, il n’y a souvent pas de solution unique mais plusieurs approches possibles. Les apprenants doivent faire preuve de bon sens et de cohérence.

A chaque période, l’animateur peut modifier un certain nombre de paramètres caractérisant l’état de l’environnement.

Rien n’empêche à l’animateur d’exiger des travaux annexes à la prise de décisions (rapports, notes de synthèse). L’introduction des nouveaux concepts et feuille de jeux peut être ralentie. En effet, certaines notions, telles que le budget de trésorerie ou le compte de résultat prévisionnel ne sont pas des choses forcément simples à expliquer. L’apprentissage et l’établissement des ces états peuvent être retardés, voir même complètement occultés sans problème.

Rôles institutionnels de l’animateur

L’animateur est aussi acteur de la simulation et c’est en étant acteur qu’il remplit pleinement sa fonction d’animateur. C’est en effet à l’animateur de jouer le rôle d’un environnement non simulé par le modèle Challenger lui-même.

Challenger simule :

  • le comportement du consommateur en tant qu’individu, demandeur d’un produit et sensible à un certain nombre de facteurs (prix, publicité, notoriété de l’entreprise, facilités de crédit) ;
  • le comportement des salariés en tant qu’individus fournisseurs du facteur travail, individus sensibles à un certain nombre de facteurs (salaires, conditions de travail);
  • l’interaction des différentes fonctions de l’entreprise, ainsi que l’interaction des entreprises sur le marché;
  • le comportement des investisseurs en tant que fournisseurs de capital sensibles à un certain nombre de facteurs que l’évolution du cours en bourse traduit.

L’environnement de l’entreprise est cependant constitué par d’autres partenaires que l’exercice de simulation se doit de prendre en compte. Ce sera à l’animateur de « jouer » le rôle de ces partenaires en prenant des décisions qui seront annoncées dans le rapport périodique ou qui seront prises brusquement sans avertir les participants à l’avance.

L’animateur-animateur jouera ainsi en même temps le rôle :

  • de l’Etat,
  • des syndicats,
  • des associations de consommateurs,
  • du système bancaire.

L’Etat

Le rôle de l’Etat peut être interprété assez librement d’une session de jeu à une autre, et même, au cours d’une session de jeu, d’une période à une autre.

L’animateur peut ainsi définir un environnement plus ou moins « libéral ». L’Etat intervient pour modérer les actions des entreprises dans tel ou tel domaine si l’animateur juge ces actions dangereuses à un titre ou à un autre : irréalisme, concertation des entreprises pour accroître les prix ou pour maintenir les salaires à un niveau trop bas, endettement excessif, etc….

L’Etat peut aussi définir une politique qui lui est propre et qui constituera la structure de l’environnement pour les entreprises.

On peut ainsi définir au départ de l’exercice de simulation, que l’Etat va s’engager dans une politique anti-inflationniste par un contrôle strict des crédits aux entreprises, des mouvements des prix et des salaires.

C’est donc à l’animateur à définir une politique d’intervention de l’Etat adaptée aux comportements des équipes en présence et conforme aux nécessités économiques de la simulation telles que l’animateur peut les percevoir à un moment donné.

Les syndicats

L’animateur est également sensé assurer la défense collective des travailleurs des entreprises en compétition. C’est à l’animateur à juger de l’opportunité de mesures. Ces mesures porteront sur l’instauration d’un salaire horaire minimum et / ou maximum, sur un pourcentage maximum autorisé d’heures supplémentaires (% par rapport à l’horaire légal de Challenger ; toutes les heures supplémentaires sont payées 20% de plus que les heures normales).

Les associations de consommateurs

Les consommateurs peuvent réagir collectivement face à l’action publicitaire des entreprises.

L’animateur a la possibilité de modifier le paramétrage du facteur « publicité » dans l’équation de la demande. Il est ainsi possible de réagir aux excès de la publicité : les associations de consommateurs sont alors supposées faire des campagnes d’information pour sensibiliser les consommateurs. L’animateur peut également intervenir sur cinq paramètres qui entrent dans l’équation de la demande. Il s’agit essentiellement de l’importance relative des différents facteurs d’attractivité représentés par :

  • Le prix
  • La publicité
  • La motivation des vendeurs
  • Les conditions de paiement
  • La notoriété de l’entreprise

Le système bancaire

Le rôle de l’animateur est double à ce niveau :

  • il doit juger de l’endettement des entreprises pour leur accorder des prêts et négocier avec chacun des demandeurs le montant de ces prêts. La durée du prêt et le taux d’intérêt sont fixés uniformément pour toutes les entreprises;
  • il doit mettre en place une politique de crédit en accord avec la politique éventuellement définie par l’Etat et correspondant aux nécessités de la « réalité » économique du jeu à un moment donné.

Le rôle de l’animateur est fondamental au niveau de la négociation d’un prêt à une entreprise. C’est l’occasion de faire préciser aux participants leurs objectifs de gestion, les moyens qu’ils comptent mettre en œuvre pour les atteindre, etc.

C’est un instant privilégié dans l’animation pédagogique pour amener les participants à bien identifier les problèmes présents ou à venir de leur entreprise. Sur le plan des principes du jeu, il faut insister auprès des participants pour qu’ils n’indiquent une décision d’emprunt qu’après en avoir négocié le montant avec l’animateur.